lundi 28 février 2011

Grisaille et boustifaille

Grrr...
Grrrr... Fait suer, il pleut. Il pleut et en plus j’ai foiré mon départ.
Je vous explique, et vous allez voir, vous allez rigoler.

Ce matin je me préparais donc à rejoindre le port de Saint-Laurent. J’étais motivé, bien propre derrière les oreilles et mes petites affaires étaient prêtes. J’avais mis dans un grand cabas tout ce dont je pensais avoir besoin pour la journée, le gros rouleau de rallonge électrique, le sèche-cheveux pour décoller les lettres, la perceuse et Monsieur Pilote numéro deux. L’ensemble n’étant pas spécialement lourd mais assez encombrant tout de même. Dehors, conformément aux prévisions météo, il fait gris mais il ne pleut pas.

J’attrape le bus de 08h15 et tente de me trouver une place debout au milieu de la foule du matin. Mon cabas n’arrête pas de se casser la gueule, mais c’est pas grave. Moi, je suis perdu dans mes pensées et je me passe le film de ma future journée dans la tête. Soudain, une de ces associations d’idées fulgurantes dont j’ai le secret me fait me rendre compte que j’ai oublié quelque chose d’important : Les clefs du bateau !

Bon, heureusement, je ne suis en route que depuis quelques minutes. Je descends à l’arrêt suivant, et alors que je traverse la rue pour reprendre le bus dans l’autre sens et retourner chercher les clefs, il commence à pleuvoir ! Quelques gouttes pour commencer, puis une pluie fine et persistante s’installe (Grrrr...). Et comme de bien entendu, j’arrive trempé à la maison.
Là, je récupère les clefs et je me pose alors la question de l’utilité de tout cela... Je me dis, ok j’amène le matos au bateau, et après je fais quoi ? Impossible de me mettre à gratter sous la pluie, ou bien à commencer à faire des trous sur le banc du cockpit... Est-ce que ça vaut bien la peine que je perde deux heures à faire l’aller-retour, juste pour déposer le matos au bateau ?

La réponse m’apparait alors dans toute son évidence : On n’est pas là pour se faire chier.

Je repose donc mon encombrant cabas et décide néanmoins, puisque je suis habillé et que le frigo est vide, d’aller faire mes courses de la semaine. Et alors que je redescendais en direction du supermarché, sous la pluie, je me suis remis à laisser vagabonder mon esprit... Là, re-fulgurance de mes associations d’idées, je me mets à penser à la bouffe en général et surtout à ce que j’allais pouvoir (ou devoir) emporter sur la Boiteuse.

Bon, vous le savez car je pense vous l’avoir déjà dis, la bouffe c’est vachement important sur un bateau. Ca participe, dit-on, à 50% du moral de l’équipage, et sans doute un peu plus en ce qui me concerne. Et c’est pour quoi (pourquoi ?) il va me falloir commencer à réfléchir sérieusement à mon avitaillement.
Avitaillement : Action d’avitailler ; Approvisionner un bateau prêt à partir, en vivres et produits nécessaires à la vie à bord.

Miam !
Soyons clairs, je n’ai pas l’intention de partir avec trois ans de nourritures à mon bord... D’abord parce que je ne suis pas certain que le bateau arrive à flotter si jamais je le faisais, mais aussi parce que j’ai bien l’intention de me nourrir le plus souvent « local », voir même pêcher au jour le jour ma pitance quotidienne. Cela-dit, je suis persuadé qu’au bout d’un certain temps, certaines petites choses propres à notre beau pays viendront très certainement à me manquer... Et je m’imagine tout à fait vouloir tuer pour un cassoulet ou un petit salé aux lentilles, perdu dans les fjords de la Patagonie ou dans les îles Andaman.
Aussi, j’ai bien l’intention de partir avec une bonne provision de vivres Made in France. Du cassoulet bien sûr, parce que j’adore ça, mais aussi des tas de petits-plats en conserve que je ne pourrais à coup sûr trouver nulle part ailleurs qu’ici. Des petits plats que j’ouvrirais de temps en temps pour me changer des régimes locaux, mais aussi pour me remonter le moral ou bien fêter un événement. Genre une tartine de pâté de campagne lorsque je traverserais pour la première fois l’équateur, ou encore un bon couscous pour fêter noël en Thaïlande... Des trucs à la fois bons pour le ventre et la tête !

Et parmi les choses dont j’aurais du mal à me passer, il y a le beurre. J’aime bien l’huile d’olive et je compte bien en prévoir quelques litres d’avance, mais jamais cela ne remplacera le beurre en ce qui me concerne. Le beurre, salé bien sûr, c’est le condiment indispensable, celui qui arrive à vous faire sourire le plus insipide des plats de pâtes, et à faire rigoler les tartines qui trempent dans le café.
Oui mais, me direz-vous, je risque de ne pas en trouver à tous les coins de rues du beurre. Et en plus, c’est une denrée périssable...

Miam-Miam !
Et bien mes amis, j’ai trouvé la solution. Saviez-vous qu’il existe du beurre en boite ? Et oui ! De la belle et bonne boite de conserve avec du beurre dedans ! Ben moi je ne le savais pas.
Alors, il s’agit d’un produit que l’on trouve surtout dans les pays chauds c’est certain. J’ai lu quelque-part que j’en trouverais au Cap Vert mais aussi en Amérique du Sud et en Nouvelle Zélande. Et bien sachez que j’en ai trouvé également en France ! Le beurre Frandel ça s’appelle.
Par contre c’est cher... Genre, 3,30 € les 250 g. Je vais voir si je ne peux pas en trouver ailleurs (les épiceries chinoises ?), mais si je n’y arrive pas je passerais commande pour être sûr d’avoir du beurre salé au petit-déj et ce, que je sois à Trifouillis les Oies ou en panne de frigo.

Voilà, c’était donc mes petites mésaventures et réflexions matinales. Dehors il pleut toujours, mais il paraît que ça devrait s’améliorer d’ici jeudi... On verra bien. D’ici là...

Bon appétit !


samedi 26 février 2011

V’là le nouveau pilote !

C'est Noël !
Héhéhé !!!! Regardez donc un peu ce que le livreur m’a apporté ce matin !
C’est-y pas beau ça ? Hein ? Sérieusement, il a de gueule mon nouveau pilote, non ?

Bon ok, il aurait dû arriver il y a deux jours... Et j’aurais dû l’installer hier. Mais que voulez-vous, depuis la privatisation de la Poste c’est le bordel. Un bordel sans nom même, si j’ai bien compris le peu d’information que j’ai pu arracher au monsieur qui est venu me le livrer. Il semblerait que la Poste ne fasse plus la livraison des colis mais soustraite entièrement la filière à une boite privée. Les employés de cette boite sont toujours des postiers payés par l’état, mais reçoivent des pressions ignobles pour abattre le travail et faire rentrer les profits. Par exemple, ils ont pour consigne de parler le moins possible avec leurs « clients » et de ne pas chercher une adresse ou un numéro plus d’une minute. Au bout d’une minute, il coche dans leur machine « client absent ». Ils s’en foutent de savoir si leur « client » est livré ou pas, ce qui compte ce sont les 500 millions de bénéfices que génère la filière.
Bref, à Nice en tous cas, la résistance s’organise et les préposés tentent tant bien que mal de lutter contre l’ogre libéral. Ils font leur boulot, mais pas plus. De toute façon ils ne seraient pas payés si jamais ils s’avisaient d’en faire plus. Mais il n’empêche que cette putain de logique commerciale de merde est en train de pourrir le métier et d’insatisfaite les usagers, ce qui nous mènera, à termes, à ne choisir que des boites privées et leur prix exorbitants.

Mais bon, je suis content, mon nouveau pilote est arrivé et je n’en veux plus à personne. Mon deuxième pilote devrais-je dire, puisque j’en ai maintenant deux en état de fonctionner... Mon vieil Autohelm 2000, et maintenant celui-ci, le TP 32 de chez Simrad.

J'ai hâte de l'essayer...
La grande différence entre les deux, c’est la jauge. Enfin le poids du bateau si vous préférez. Mon ancien pilote était conçu pour des bateau de 10 m et n’excédant pas 4.5 tonnes, alors que la Boiteuse fait 11 m et pèse 5 tonnes (sur le papier). Le TP 32 lui, est conçu pour des bateaux de 12 m et de 6,5 tonnes, c'est-à-dire légèrement surdimensionné par rapport à la Boiteuse, ce qui me conviendra parfaitement. Il me servira de pilote principal, et l’ancien sera là en cas de défaillance.

Je serais bien allé demain pour voir comment il fonctionne, mais cela risque d’être un peu galère... Le dimanche il y cinq fois moins de bus qu’en semaine, et puis les magasins sont fermés. Donc ce sera lundi, s’il ne pleut pas. Je pourrais ainsi l’installer, et pour ça il ne faut pas que j’oublie d’emporter ma perceuse et la grosse rallonge qui va bien... Et puis j’attaquerais le grattage de l’ancien nom. Là encore ne pas oublier le sèche-cheveux... Et puis, si j’ai le temps, et bien j’achèterais mon nouveau radeau de survie.

Héhéhé !!! C’est que j’ai la pêche moi ! Vivement lundi !

lundi 21 février 2011

La Boiteuse inside

C’était un peu comme un coup pour voir... Une deuxième tentative de remise en marche de mon moteur interne après celle de la semaine dernière qui s’était vue contrariée par le mauvais temps et les insomnies. Ben oui, j’avais dis dans un commentaire que je me rendrais au port, mais s’était sans savoir qu’il pleuvrait comme vache qui pisse, ni que j’en perdrais le sommeil à force de ressasser, dans l’ordre et dans le désordre, tout ce que j’avais à faire.
Donc, ce fut un coup d’épée dans l’eau... Qui dura ce que dure le passage d’une perturbation de merde, une semaine.
Puis le temps c’est éclairci, au sens propre comme au figuré, et j’ai décidé de remettre ça aujourd’hui. Pareil, j’en ai limite perdu le sommeil... Obligé de me forcer à dormir sur le canapé avec la télé allumée pour éviter de tourner et de virer dans mon lit la tête pleine de problèmes insolubles. Mais bon, bon an mal an j’ai réussi à dormir deux-trois heures, je me suis lavé jusque derrière les oreilles et j’ai pris mon bus, direction Saint-Laurent du Var.

La journée à bien commencée puisque je me suis vu reconduire ma place de port pour un mois supplémentaire. Je n’en doutais pas vraiment, mais c’est toujours agréable d’avoir un poids en moins sur l’estomac aussi léger soit-il. Puis après avoir réglé ce problème-là je me suis rendu à mon bord avec quand même dans la tête une petite appréhension en souvenir de ce que j’avais vu la dernière fois que j’avais laissé la Boiteuse si longtemps seule... Parce que mine de rien cela faisait un peu plus d’un mois qu’elle et moi ne nous étions pas vu !
Et bien là encore, soulagement. Les amarres étaient en ordres, les défenses avaient fait leur boulot... bref, tout allait bien. Un nouveau voisin semblait avoir posé son cul juste à côté de moi et bricolait tranquillement. Nous nous saluâmes de la tête et du sourire.

Ma première préoccupation a été de remettre l’électricité et d’essayer de voir ce qui avait pu clocher la dernière fois. En effet, parmi les déconvenues qui nous étaient tombées sur le poil lors de cette traversée avortée vers la Corse, j’avais eu la surprise de constater qu’en arrivant au port je n’avais plus de jus... Nulle part. Rien, quedalle. Alors, court-circuit ? Fusible ? Gremlins dans les cloisons ? Je n’en savais fichtrement rien et ça me préoccupait.
J’ai branché le secteur, et tout de suite je me suis aperçu que tout marchait à merveille... J’ai coupé le circuit 220 V et suis repassé en 12 V, et là aussi tout semblait fonctionner... Diable ! L’hypothèse du Gremlin serait-elle la bonne ? J’ai trifouillé un peu partout, vérifié que la batterie chargeait correctement... Rien ne m’a sauté aux yeux. Et lorsque c’est le cas, croyez-moi sur parole, c’est très probablement la faute à un de ces foutus Gremlins. J’ai donc décidé de faire la seule chose qui compte avec eux, les ignorer et passer à autre chose.

Autre chose, c’était notamment de me rendre chez Ship Charly pour y prendre divers renseignements d’importance. J’en ressortais trois-quarts d’heure plus tard avec tout ce qui me fallait comme infos pour me faire une idée de ce qui m’attendait dans les jours à venir.
Tout d’abord le plus important en termes de dépenses, il est inutile que je fasse réviser mon radeaux de survie... Car celui-ci ne l’a pas été depuis 2001 ! De plus la norme ayant changé en 2005, je suis bon pour en racheter un neuf.
Et ça mes agneaux, c’est un coup à dépenser entre 1000 et 1300 €. (Gloups !)

Mais bon, faut ce qui faut.

Je me suis renseigné également sur les pilotes automatiques... Vous vous souvenez sans doute que le mien m’avait lâchement et nuitamment abandonné à 40 milles de toutes côtes le mois dernier ? Et bien j’ai trouvé le bitoniau qui va bien pour le réparer et celui-ci devrait de nouveau fonctionner comme avant. Coût du bitoniau : 8,50 €. Cool non ?
Bon, cela ne me dispense pas d’en acheter quand même un autre un peu plus costaud, mais je me suis rabattu sur le net pour ça. Et ça tombe bien, mon site préféré de vente en ligne fait des promos sur le TP32 de chez Simrad ! 599 € au lieu de 680 chez le Shiplander. Donc let’s go, je viens de le commander.

Qu’est-ce que j’ai fais d’autre encore... Ah oui, je me suis renseigné pour un devis concernant le changement de nom de ma chère Boiteuse. Il devrait m’en coûter moins de 50 €. Je dois encore confirmer les dimensions et la police de caractère demain, mais c’est quasiment fait. Il va me falloir bien sûr avant que d’inscrire en un bordeaux flamboyant le nom de mon rêve flottant, virer l’ancien nom... Et là je suis bon pour une séance de grattage avec sèche cheveux et acétone. Je sens que ça va me plaire ça...
Ah oui, j’ai également passé commande pour remplacer mon écoute de Grand Voile, et j’ai porté mes extincteurs à réviser... Quoi d’autre encore ? Euh... rien. C’est déjà pas mal vous ne trouvez pas ? Et tout ça en une matinée messieurs-dames !

Et j’ai même trouvé le temps de vous faire une petite vidéo ! Si-si ! Une comme celle que Lucifer un jour me demanda et qui vous montre un peu comment la Boiteuse est foutue... de l’intérieur. D’où le titre du présent article vous l’aurez compris.


D’ailleurs à ce propos, en me regardant déblatérer mes conneries je m’aperçois que j’ai pris un peu de lard pendant cette pause hivernale... (Ça se voit surtout au niveau du cou pas rasé). Et franchement, ça me déplait fortement ! Donc, maintenant que cette reprise se trouve confirmée, j’ai hâte de reprendre un peu la mer pour retrouver silhouette plus... Comment dire... Hydrodynamique !

Bon, je vous laisse braves gens. J’espère que ces quelques nouvelles vous rassureront (si besoin en était) quand à ma motivation retrouvée. Je vous le confirme : Le Gwen est de nouveau dans la course !

vendredi 11 février 2011

Balade en utopie

Salut la compagnie.
Un commentaire laissé par le camarade Edou sur mon avant-dernier article est tombé dimanche dernier dans ma boite à mails... J’ai essayé d’y répondre le jour même, mais très vite je me suis aperçu que ma réponse trainait en longueur et qu’elle provoquait chez moi une réflexion intéressante. Une espèce de remise à plat de toutes les motivations qui ont conduit à ce projet insensé qui est le mien depuis bientôt un an. Conscient d’avoir dégoté le petit bout de laine qui va bien, j’ai commencé à le tirer tout doucement et à plancher sur le présent texte. J’ai écrit des liges et des lignes et en ai effacé la plupart. J’ai recommencé je ne sais combien de fois... Pour finalement arriver à ces mots que j’espère définitifs, mais qui ne le seront certainement pas.

Le commentaire en question c’est celui-ci :

Citation : "si je pars sur un tour en Méditerranée, je n’aurai plus les moyens financiers d’entreprendre quoi que ce soit d’autre..."

L'argent, en effet, c'est le nerf de la guerre.
Il faut compter, en mer et aux escales, sur un budget de 1500 euros par mois. Ce budget tient compte de la nourriture, des frais de port, des frais de visas et de clearance, de l'entretien du bateau et des réparations à venir.
Evidemment, c'est une moyenne. Si tu te fais des restacs, des virées en hélicoptère, des locations de 4x4 et des allés-retours au pays pour voir les amis et parents comme Antoine, il faudra te faire sponsoriser !!!
Le budget entretien et réparations dépend bien sûr aussi de l'état de ton bateau au départ et de la durée du voyage.

Donc, tu divises ton capital de départ par 1500 et tu obtiens la durée de ton voyage en nombre de mois.

Après, si tu veux prolonger ou établir un programme plus long, il te faudra travailler pour faire rentrer l'argent jusqu'à hauteur de ces 1500 euros par mois.
Heureux les toubibs et infirmières qui n'auront pas ce soucis (mais l'ont-ils déjà au départ ?).
Pour les autres (nous !), il n'y a pas de secret :
Il faut travailler dans les pays riches et dépenser dans les pays pauvres.
En effet, si tu peux travailler dans un pays pauvre, pourquoi les indigènes ne le feraient pas eux-même ? Si les gens et leur pays sont pauvres, c'est parce qu'il n'y a pas de boulot, de ressources. Donc, n'espère pas trouver un appoint dans ces régions.

Voilà mon point de vue sur la question après avoir cru, moi-même, pouvoir m'exonérer de ce postulat et m'être retrouvé sans ressources ni moyens de payer mes frais de port en Sardaigne, pays pourtant considéré comme "développé".
Ajoute à cela le problème de la langue.

Ma première réaction à la lecture de ce commentaire, ça a été tout d’abord la colère. Ben oui, ça m’a énervé de lire cette analyse froide et distancée. Puis, assez vite, j’ai compris que ce qui m’énervait dans les propos d’Edou, ce n’était pas de m’entendre dire que mon budget devrait être cinq fois supérieur à celui que je prévois ou que je ne trouverais jamais de travail. Non, ce qui m’énervait c’était de devoir envisager mon voyage comme on fait une étude de faisabilité commerciale.
C’est tellement loin de ce que je veux vraiment... Et puis tien, qu’est-ce que je veux vraiment ? Me suis-je dis. C’est quoi qui me pousse à partir et me retient en même temps ? C’est quoi cette foutue idée première qui m’a embarquée dans cette galère ? Et je ne parle pas des arguments que j’ai pu développer pour étayer mon projet, je parle de mes motivations profondes...

Alors j’ai réfléchis... J’ai recherché au fond de ma mémoire et de mon vécu ce qui m’avait amené un jour à vouloir tout plaquer (plaquer quoi ?) et partir sur les flots. Et après tous ces jours de gamberge, je crois pouvoir dire que cela relève d’un ensemble d’observations...

La première remonte à 1988 alors que je parcourais le Brésil du nord au sud avec mon sac à dos, mes 21 ans et mes rêves de jeunesse. A cette époque, je m’étais dis que si j’avais un jour à choisir, je préférerais encore être pauvre là-bas qu’en France. Je veux dire par là, qu’en Amazonie en tous cas, le moindre hère avait la possibilité de ne pas mourir de faim. Le kilo de riz c’était peanuts, le poisson vous sautait dans la barque et les manguiers poussaient dans les rues.
Bon ok, je sublime sans doute le souvenir que j’en ai, mais le principe reste. Pour peu qu’on s’en donne la peine bien sûr, et surtout qu’on n’aille pas s’enterrer dans une ville, il est infiniment plus doux d’être pauvre sous les tropiques. Le tout étant bien sûr, de savoir restreindre ses désirs de technologie et de services.

Ensuite, il faut bien que je me rende à l’évidence, après tout par quoi je suis passé, dépression, alcoolisme, maladie, j’en passe et des meilleurs, je suis maintenant complètement déconnecté de la société. Enfin, déconnecté n’est pas le bon mot ; En dehors serait plus approprié. Je suis assis sur le bord extérieur du cercle, et je regarde. Et ce que j’y vois ne me donne absolument pas envie d’y rentrer un jour.
Trop de compétition, trop de mensonges, trop de comptes à rendre, de justifications à fournir auprès de je ne sais quels organismes, de patrons, de famille... Bref, ce système me fatigue, et je ne voudrais qu’une chose, pouvoir m’en affranchir.
De ce point de vue-là, vous comprenez aisément qu’à 44 ans, il n’est plus question pour moi de me projeter dans une vie dite « normale », dans cette course effrénée à la sécurité, au profit...
Non, cela n’est plus pour moi. Et d’ailleurs même si cela devait l’être, je serais condamner à végéter en marge, mal à l’aise et insatisfait.

Aussi, compte tenu de tout ça, et étant donné la chance que j’ai de pouvoir agir sur le cours de ma vie pour qu’elle prenne une autre direction, je me dis que c’est maintenant qu’il faut que je le fasse. C’est maintenant ou jamais.

Oui, mais pas comme j’ai entrepris de le faire jusqu’à présent. La grande erreur que j’ai fait, c’est d’avoir écouté les voix qui me disaient qu’il fallait que j’envisage la chose comme une parenthèse. Sur le moment, cela me semblait judicieux de voir les choses sous cet angle. Mais en fait cela n’a fait qu’installer la confusion dans mon esprit, car cela va à l’encontre de mes désirs profonds. Ce n’est pas ça que je veux, et c’est pour ça que je foire ma préparation. Pour moi, ce projet ne supporte pas le temporaire. Il ne peut s’envisager que dans la durée... Il ne s’agit pas d’aller faire un tour et de revenir, histoire de se changer les idées et de d’engranger des souvenirs. Si je voulais m’offrir des vacances, je le ferais. Mais toutes aussi belles et longues qu’elles soient, inévitablement il faudrait un jour que je rentre... Et après ? Je fais quoi, hein ?
Je réintègre bien gentiment cette société de merde avec mes souvenirs plein la tête et je me dis que j’ai eu de la chance de vivre une belle aventure ? Sans façon, très peu pour moi.
Si c’est pour m’offrir une parenthèse de quelques mois, ce n’est pas la peine, je préfère autant revendre le bateau et rester à la maison.

Cette histoire, elle sera conçue pour être définitive, ou elle ne sera pas.

Alors, dorénavant et à partir de maintenant je vais reprendre le cours de ma préparation. Il ne sera plus question de dates, d’argent, d’itinéraire ou de je ne sais quel programme à suivre point par point. C’est fini tout ça. J’arrête de vouloir à tous prix tout inscrire sur des listes, d’essayer de tout prévoir... J’arrête de me prendre la tête. Je fais les choses pas à pas, sans précipitation. Et lorsque je me sentirais prêt, et que la Boiteuse le sera aussi, je me casse.

Bon, voilà mes amis le résultat de cette semaine de cogitation intense. Outre le fait que je ne suis pas fâché d’avoir enfin trouvé les mots pour exprimer ma pensée, je vous avoue que ça me fait un bien fou d’être clair dans ma tête. Ah les bienfaits de l’écriture !
J’ai retrouvé espoir, et je ne doute pas que la pêche ne va pas tarder à suivre. En plus je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il semblerait que les beaux jours soient en train de revenir tout doucement... Si ! C’est mon thermomètre qui me le dit !

dimanche 6 février 2011

Sont cons ces ricains !

Bon, c’est quoi la date aujourd’hui... Ah oui, on est le 6 février (Oh, suis-je bête, c’est marqué juste au-dessus !).
Or donc, en ce dimanche 6 février, je me disais que j’avais envie d’écrire ce matin... Oui, ça me prend des fois d’avoir une envie comme ça, d’aligner des mots sans vraiment avoir quelque chose à dire. Et c’est bien ça le souci, je n’ai rien à vous dire.

Enfin si, mais ça n’a rien à voir avec la Boiteuse ni avec mes projets. Quoique, s’il fallait absolument que je distingue un point commun entre ce que j’ai à vous dire et mes projets, ce serait la géographie. Ouais, la géo, et puis la politique aussi. Et puis l’éducation pendant qu’on y est... Bref, que des sujets qui me tiennent à cœur depuis pas mal d’années et que je continue d’affectionner même si je ne blogue plus vraiment sur eux.
Il s’agit d’un truc qui m’a sauté aux yeux hier alors que j’écoutais d’une oreille distraite (oui mes oreilles ont des yeux) je ne sais plus quelle émission sur Canal. Bref, j’écoute l’info, et comme j’étais devant mon ordi je tapote quelques mots clefs sur mon moteur de recherche pour en savoir un peu plus. Et là je tombe sur une deuxième info dont la corrélation avec la première ouvre, à mon sens, des perspectives de réflexion intéressantes.

Donc voilà. Tout d’abord première info sous forme de photo, et qui nous montre comment la chaine américaine d’information Fox News appréhende la géographie mondiale... et situe allégrement Égypte à la place de l’Iraq. Et d’en tirer bien évidemment les conséquences qui vont bien quand à sa proximité avec des pays hyper-méchants comme l’Iran et la Syrie.



Oui, vous pouvez rigoler, il y a de quoi. Alors bien sûr il ne s’agirait que d’une regrettable erreur d’incrustation. Comme si avant de mettre une image à l’antenne, de petites mains expertes s’amusaient à en inscrire les noms histoire de vérifier leurs connaissances ! Non mais, vous le croyez vous ? A mon sens, il s’agit-là d’une info délibérément faussée destinée à embrouiller l’esprit du téléspectateur.

Bon, la deuxième info que j’ai dégottée sur le net, c’est cet article issu d’un magazine télé et qui nous annonce que justement c’est la chaine Fox News qui remporte le pompon en termes d’audience concernant la crise égyptienne !

Oui je sais, ça fait froid dans le dos.

On savait les américains nombrilistes, mais on aurait pu imaginer qu’avec les guerres qu’ils mènent un peu partout sur la planète, ils seraient devenus (par nécessité) un poil plus férus de géographie... Et bien non, ce sont toujours des quiches.
En même temps je me dis qu’il n’est probablement rien de plus efficace pour un pays aussi désireux d’hégémonie commerciale et idéologique que de maintenir sa population dans une ignorance crasse quant à ce qui se passe ailleurs sur la planète.
Parce qu’en ce qui me concerne, c’est en m’intéressant à la géographie (à l’histoire aussi bien sûr) que j’ai commencé à forgé mon esprit critique et à poser mes premières convictions...

Bref, tout ça pour dire que décidément il n’est pas question que je mette un jour les pieds dans ce pays de crétins. Déjà que mon assurance refuse de me prendre en charge si j’avais le malheur de vouloir me faire soigner chez eux, mais en plus il faudrait que je me balade avec un planisphère pour leur montrer où se trouve la France !
Non mais, faut pas pousser quand même...

Allez tien ! J’en rajoute une couche histoire d’illustrer mon propos avec cette vidéo.



Ah oui, une dernière chose qui me vient à l’esprit... Que faut-il penser de notre gouvernement à nous, qui nous serine depuis quelques temps que nous sommes, nous les Français, des grosses tanches en calcul et en orthographe ? Parce que si je ne m’abuse, mettre le paquet sur les maths et le Français, ça devrait logiquement enlever du temps d’enseignement aux autres matières, non ? Comme l’histoire et la géographie par exemple....

Bon, je vous laisse sur ces pistes de réflexion. Un petit mot pour finir en forme de coucou aux deux petites sirènes québécoises du Shaka, qui bénéficient à mon sens du meilleur enseignement qui soit... In situ ! Je gage qu’elles sauront toute leur vie situer sur une carte le Panama et le Costa Rica !