samedi 16 novembre 2013

Bourrasques

34°57.786S 55°16.183W
Piriápolis, Uruguay

Un moment rare
Je crois que lorsque je me souviendrais de Piriápolis, ce sera comme la ville du vent. Il ne se passe pas une semaine sans que celui-ci essaye de démâter La Boiteuse, ou bien de fracasser son joli nez sur le quai.
Trente, trente-cinq, quarante nœuds parfois... Lorsque celui-ci souffle du Nord, il est chaud. Lorsqu'il vient de l'Est, il contourne la colline et déboule comme un fou sur le chantier où les mâts des bateaux font comme des tuyaux d'orgue. Il s'élève alors un hululement sinistre qui est fort loin du son rassurant et sympathique des drisses qui cliquettent sur les mâts. Lorsqu'il vient du Sud, avec son cortège de nuages et de pluie, il est glacial et soulève alors un clapot infernal qui transforme La Boiteuse en un cheval rétif... Bref, du vent, encore du vent, toujours du vent.

La pêche du soir

Cela dit, de temps en temps, il nous arrive d'avoir quelques belles journées. C'est rare, mais ça arrive. Des journées sans vent. Le soleil s'installe se met alors à taper et à taper fort. Les tenues des filles se raccourcissent, quelques baigneurs se risquent à tremper leurs pieds dans dans une eau à 20°C... On dirait l'été. Enfin presque, parce que vous n'avez même pas pris le temps de commencer à vous faire à l'idée que peut-être vous allez pouvoir profiter de la vie, qu'une dépression pointe son nez (ou un anticyclone d'ailleurs, car l'un comme l'autre génère son lot de bourrasques),

Le hameau des pêcheurs

C'est pendant un de ces rares moments de quiétude ensoleillée que j'ai pris les clichés que vous pouvez voir aujourd'hui. C'est également pendant une de ces trêves que j'ai eu le plaisir de recevoir Hedilya (oui je sais, ça fait mystérieux. Mais j'ai promis de respecter son anonymat !). Ce fut une belle rencontre, riche en échange et en partage... Bref, c'était super-sympa ! J'ai même, grâce à cette visite, réussi à briser ma routine et à faire des choses qui jusque là ne m'étaient même pas venue à l'esprit. Comme passer la pointe Sud du port pour voir ce qu'il y avait derrière, ou prendre le temps de savourer une glace chocolat-dulce de leche... Que du bonheur quoi ! 



Sinon, juste pour info, j'ai enfin pu résoudre mes petits soucis de carte bancaire et ai pu réglé ma dette envers la marina. Tout est clair dorénavant, et je vais pouvoir recommencer à penser à partir... Oui je sais, j'en vois déjà qui sourient à ces mots. Cela dit, s'il est bien une chose qui me poussera à partir, autre qu'un simple renouvellement de visa, c'est bien le triplement du loyer ! Car à parti du 15 décembre, nous entrerons dans ce qu'ils appellent ici « la temporada alta ». Et franchement, payer 40 US$ la nuit, ça va me faire mal au cul. Donc, je serais parti quoi qu'il arrive avant cette date, et je compte bien passer les fêtes sous des latitudes plus chaudes et si possible avec moins de vent !

Hasta luego !

Hotel Argentino

Touline se prend pour une sultane

Mmmmmm.....

samedi 9 novembre 2013

Noticias de Uruguay

34°57.786S 55°16.183W
Piriápolis, Uruguay

Un nouveau venu
Vendredi dernier, la météorologie annonçait un coup de vent du Sud susceptible de me faire avancer dans ma pérégrination. Un truc maousse, bien froid et bien humide, du genre peu engageant si vous voyez ce que je veux dire. Deux jours de vents violents, suivis d'une brusque renverse... Bref, je ne me suis pas senti le courage de me lancer dans une telle aventure après trois mois de quai. C'était à coup sûr se jeter dans les emmerdes... En plus, ce qui me poussait à partir n'avait rien de réellement justifié, puisqu'il s'agissait d'une espèce de culpabilité de merde venue d'on ne sait où. J'ai donc décidé de laisser passer l'orage (au sens propre comme au figuré) et d'attendre des jours meilleurs. Après tout, comme l'a dit un commentateur dans l'article précédent : Je suis libre.
Donc, je pense que cela n'étonnera personne si je vous dis que La Boiteuse est encore à se dandiner dans le port de Piriápolis. Après tout, maintenant que j'y pense, il n'y avait peut-être que moi pour croire que j'allais partir...

Lundi dernier j'ai donc fait renouveler mon visa pour trois mois supplémentaires. Comme je m'en doutais ça a été bâché en deux coups de cuillères à pot, les autorités uruguayennes étant décidément super accueillantes. En ce qui les concerne, je pourrais bien rester ici toute la vie, que ça ne les dérangerait pas plus que ça.
Puis, je me suis dit qu'il serait peut être temps que je pense à donner quelques sous à mes hôtes. Lors de mon arrivée, ils m'ont dit que je paierai en partant... Sauf qu'à l'époque je ne pensais rester que quelques semaines, et que ça fait quand même trois mois ! Je me suis donc rendu au bureau de la marina pour leur montrer la couleur de mon argent. Et là surprise, leur lecteur refuse ma carte bancaire... Bon, sur le moment j'ai un peu fait la gueule, puisque cela fait quand même trois fois que je me retrouve dans la même situation : Obligé de me démerder pour retirer une forte somme en liquide avec les frais que cela comporte. Grrrrr... Je hais les banques ! Et particulièrement la mienne, le Crédit Agricole !
Franchement, cela fait deux ans que je dis que je vais changer de banque, mais à un moment il va bien me falloir le faire. Si ce n'était ma réticence naturelle à frayer avec le Démon, il y a belle lurette que j'aurais ouvert un compte chez HSBC ou ING. Au moins eux, même s'il faudra bien un jour les juger pour crime contre l'Humanité, ils vous offre la VISA Premier et il y a zéro frais et aucun plafond quand vous retirer du fric à l'étranger... Mais bon, j'ai encore une morale. Je sais, ça me perdra.

Hier au soir....
Cela dit, la situation n'est pas désespérée et je devrais pouvoir solutionner le problème dès le début de la semaine prochaine. Ce qui va me laisser largement (?) le temps de récurer à fond La Boiteuse afin d'être prêt à recevoir Edilya qui me fait l'honneur de faire un petit détour dans ses pérégrinations afin de passer quelques jours dans la riante cité de Piriápolis.
Et oui ! La vie sociale de votre Capitaine préféré (oui, je me la pète si je veux) s'étoffe ! Non-pas qu'elle soit vide, loin de là, car le port de Piriápolis est pour ainsi dire une plaque tournante pour pas mal de bateaux, notamment ceux qui s'apprêtent à affronter les rigueurs du Grand Sud. Parmi ces équipages, je pourrais citer au hasard Tom et Axèle, Eric, Gilles, Annes, Franz et Anna... Bref, tout ceux-la forme une belle bande de copains avec qui il agréable d'échanger. Surtout lorsqu'on est comme moi un débutant, il est toujours passionnant d'écouter des types qui ont trente ans de mer derrière eux. Ça rend humble, croyez-moi.

Ben quoi ?
Voilà donc les dernières nouvelles. Un petit mot de Touline pour terminer : Sachez que cette vermine a décider de me faire sa crise d'adolescence et d'emménager ailleurs. Voilà quatre nuits qu'elle ne dort plus à la maison, ne rentrant que pour manger et chier. Bref, elle prend la Boiteuse pour un hôtel. J'envisage sérieusement de la vendre à ses logeurs, mais ceux-ci n'ont pas encore annoncé un prix suffisamment élevé... Alors je vous préviens Axèle et Tom, si vous voulez la garder va falloir allonger les pépètes !