mercredi 30 décembre 2015

Back to the water

10°40.788N 61°37.257W
Carenage Bay, Trinidad

Ready ?
Sept heure du matin ce mardi 29 décembre, j’attrape Oscar au bar de la marina. Il sirote un café, et bien sûr ne m'en propose pas. Je lui tend la main pour le saluer, et celle-ci reste un instant en suspend... Putain, celui-la pour lui arracher un semblant de convivialité, il faut vraiment se lever de bonne heure... Il me demande quand est-ce que je compte mettre mon bateau à l'eau. Un rien provocateur je le regarde dans les yeux et je dis : «  Right now... ».

Il regarde le ciel à l'est et comme moi voit le gros nuage d'averse qui approche. Il hésite un moment puis se tourne vers moi et dit : « Ok, let's go ».

Alors on a l'etsgoté. Lui et son compère placent les sangles et La Boiteuse ne tarde pas à décoller dans les airs. Touline est perplexe et regarde ça de loin. Sont tarés ces humains, elle était bien la maison ici, pourquoi ils l'a bougent encore ?

Et puis on arrive sur le bord de la darse... et l'orage nous rattrape. Bon, c'est l'affaire d'un petit quart d'heure... Alors j'en profite pour faire une petite vidéo.



Un quart d'heure plus tard, vroum, c'est reparti. Touline c'est fait piéger sur le bateau et fait des aller-retours en miaulant. Mais bordel ! Pourquoi vous la bougez encore ? Surtout quand je suis dessus ! Z'êtes malades ??? La quille n'a pas encore touché l'eau qu'elle saute et se barre fissa-fissa. 
 

C'est à moi de jouer maintenant. Je grimpe à bord pour contrôler les amarres et les pare-battages, pendant que les deux frères-sourire me hâlent jusqu'au quai. Un petit coup de main pour remettre l'étai en place ne serait pas de refus... Merci les gars. Heu pardon : « Thank you guys ! »

Ô temps suspend ton vol...
Bon, qu'est-ce que je fais maintenant ? Ah oui, faudrait peut-être vérifier que je ne coule pas, non ? J'allume Mercedes. Elle se fait tirer l'oreille mais ça va. Pas d'eau par le presse-étoupe, c'est bon. Les chiottes maintenant. C'est aussi sec que mon gosier. Ah tien, faut que je fasse le plein d'eau... Je me démène pendant une heure, et après avoir retendu les haubans et rincer le pont, je me dis que je peux peut-être y aller. Elle est où Touline ? Elle est là, allongée sur le béton de la darse. Suffisamment près pour garder un œil sur ce qu'il se passe, mais pas trop non plus, au cas ou je voudrais la forcer à monter à bord. Je m'approche en lui parlant gentiment... et elle se barre aussi sec. Non mais tu m'as pris pour une chatte de l'année ou bien ?

Je profite une dernière fois du quai
C'est pas grave, je la récupérerais plus tard... Il est neuf heure du matin et il n'y a personne qui semble vouloir me donner un coup de main pour larguer les amarres. Tant pis, je me démerde tout seul. Comme d'hab. Devant, derrière et hop, on est parti ! Un petit tour d'honneur pour voir ce que ça donne du côté de l'arbre d'hélice... On dirait bien que tout fonctionne. Le mouillage est plutôt désert, puisque qu'il n'y a plus pour l'heure que deux bateau. Un Français et un américain. Je plonge mon ancre entre les deux. Un petit coup de marche arrière... Ça a l'air de tenir.

pfff... Me fais chier.
Au bout d'un quart d'heure, je me fais déjà chier. J'ai l'impression d'être en prison. Alors je saute dans le dinghy et hop, direction le bar ! De toute façon il faut que je paye ce que je dois pour le chantier... Je grimpe à l'étage et c'est maintenant sœur-sourire qui me reçoit. Celle-la j'vous jure... Le plus joli petit lot du quartier qui souri à tout le monde, sauf à moi. Je ne sais pas ce que je lui ai fait... Elle est peut-être raciste, qui sait ?

Elle se plante dans la facture, en me rajoutant une semaine. Heureusement, je surveille... Parce qu'au final ça fait 5196 TT$. 743 Euros si vous préférez. Aïe, j'ai la carte bleue qui couine en entrant dans le lecteur.

Si j'étais un bon gestionnaire, il faudrait que je totalise tout ce que cette escale m'a coûté. Mais comme je n'en suis pas un... Tout ce que je sais c'est que j'ai largement dépassé les cinq milles balles que je m'étais alloué au départ.

Bon les enfants, je vous laisse. Comme je vous l'ai dit dans la vidéo, je compte rester une petite semaine, et ensuite on se barre. Tien, faut que je pense à acheter les drapeaux pour les escales à venir... Celui de Grenade, et celui de Saint Vincent... Ensuite, c'est la France ! (Youpiiiiii !)

Passez un bon réveillon de fin d'année, et on se retrouve l'année prochaine !

Où est-ce que vous allez avec ma maison ?!?

jeudi 24 décembre 2015

Noël à Trinidad

10°40.788N 61°37.257W
Carenage Bay, Trinidad

Carenage Bay ce matin
Ce lundi 21 décembre j'étais sensé appliquer la dernière couche d'antifouling avant une remise à l'eau programmée pour le lendemain. Oui mais voilà, après une averse diluvienne survenue peu avant je me suis rendu compte que mon safran prenait l'eau. Oui, encore. La réparation déjà effectuée n'était pas en cause, mais de l'eau s'infiltrait par la partie supérieure au niveau du tube de jaumière (Enfin, je crois que c'est comme ça que ça s'appelle... Je parle de l'axe en métal).

L'inverseur remis à neuf !
Donc, lundi matin, pendant que Sheldon le mécano peaufinait le remontage du tourteau et l'alignement de l'arbre d'hélice, j'ai commencé à vouloir démonter le tube de jaumière afin de tomber le safran... Peine perdue. Le safran est accroché à son axe grâce à deux vis Allen tellement corrodées qu'elles sont impossible à démonter. A moins de forer, puis de tarauder par derrière... Je hais les vis Allen (ou alène, c'est comme vous voulez), que ce soit dit. 
Va mourir !
Je les hais à un point que vous ne pouvez imaginer. Je trouve que le type (qui s’appelait Allen) qui a inventé ça aurait dû être pendu par les couilles au dessus d'une fosse remplie de serpents.

L'inspectrice des travaux pas finis
Bref, j'ai dû payer encore quelques sous pour trouver une solution temporaire qui a consisté en une injection de silicone liquide sous pression, afin de remplir les vides à l'intérieur du safran... J'ai bien conscience qu'il s'agit là d'une solution temporaire, et d'ici deux à trois ans il faudra que je trouve quelque chose de plus pérenne. Ça tombe bien, car d'ici deux à trois ans, j'ai bien l'intention de remiser La Boiteuse au sec pendant une période d'au moins six mois... Cela me permettra de faire une pause, en même temps qu'un décapage et un séchage complet de la coque afin de se débarrasser pour un temps de l'osmose. Mais bon, on n'y est pas encore.

La nouvelle annexe dans sa configuration définitive
Donc voilà. Ces quelques soucis supplémentaires ont fait que j'ai dû surseoir la remise à l'eau... Enfin, pour être franc j'aurais pu être à l'eau pour le 24 au matin, et partir le 25. Oui, j'aurais pu si je m'étais sorti les doigts du cul, et si j'en avais eu envie. Et je suis bien obligé de me rendre compte que je n'en n'ai absolument pas envie. Je suis bien sur mon chantier moi... Alors je sais, écrire cela va faire bondir pas mal de mes lecteurs, mais je n'y peux rien, c'est comme ça ; je suis bien obligé de me rendre compte que la perspective d'un mouillage, ou même d'un retour à la bouée me rend extrêmement mal à l'aise. Mon dérapage du mois d'octobre aura fait des dégâts et pas seulement sur la coque de mon bateau : Mon moral et ma motivation en ont pris un coup aussi.

J'ai donc décidé de laisser passer le grand weekend qui commence ce soir, et de programmer un départ entre Noël et le jour de l'An. Les objectifs n'ont pas changés, ce sera Carriacou, puis Béquia, et enfin la marina de l'étang Z'abricots à Fort de France.

Bon allez, je vous laisse. J'ai quelques courses à faire pour le barbeuque de ce soir. On se retrouve à Power Boat avec Jean-Philippe de Longtemps, et Chantal et Olivier de Neblon. On va s'enfiler quelques bières et déguster quelques grillades

Passez un bon réveillon et à bientôt ! 


On reste encore un peu ? J'suis pas contre !


vendredi 18 décembre 2015

C'est Noël !

10°40.788N 61°37.257W
Carenage Bay, Trinidad

Ce jeudi de décembre, il est 11H45 et je rentre au bateau pour découvrir que mon cadeau de Noël a été déposé sous le sapin pendant mon absence. Enfin, sous le sapin... Sous La Boiteuse en fait. Parce que des sapins par ici... Ça ne court pas les rues.

Enfin là...
Après deux mois, neuf semaines si je veux être mesquin, ma nouvelle annexe est ENFIN arrivée !!! Yes ! Sonnez hautbois, résonnez musette !
J'ai bien envie de me mettre à déballer mon cadeau tout de suite, mais comme il n'est pas loin de midi, j'ai d'autres priorités. Un steak, des pâtes et une bonne sieste. C'est donc vers 16H30 qu'armé d'un cutter je commence à tailler dans l'énorme paquet.

Oooooooooooooooooh !
Ma Walker Bay de 8 pieds est d'une blancheur immaculée. C'est tellement blanc que ça me fait mal aux yeux. Les bancs, qui sont gris, sont dans un carton à part, avec des boulons, des écrous et des rondelles. Il y a même un outil pour les monter ! Je ne sais pas comment ça s'appelle ce truc-la. Une clef à pipe montée sur un manche. Un tourne-pipe peut-être. On s'en fout.

Aaaaaaaaaaaaaaaaah !
Même si j'ai la notice sous les yeux, je me plante parce que je confonds les boulons qui sont de tailles différentes. Il y a des 1/4"-20 x 1-1/4" et des 1/4"-20 x 1-1/2"... Résultat, la nuit commence à tomber lorsque j'ai fini. Qu'importe, je sais être têtu quand je veux. Je charge mon canot sur mon dos (37 Kg) et je vais sur la plage pour y fixer mon moteur hors-bord.


Il fait carrément nuit lorsque je grimpe à bord pour un premier essai. Je manque de me foutre à l'eau tellement l'esquif est instable. Houla ! Va falloir que je m'habitue ! Vroum-vroum, le HB démarre au quart de tour et je vais faire un tour. Le vent souffle et il y a des vagues, mais j'ai l'impression de chevaucher le bateau-feuille de Bernard et Bianca. Les jeunes ne connaissent pas j'imagine, mais alors que je n'ai jamais été aussi vite sur l'eau avec mon annexe, c'est à ça que je pense. Evinrude la libellule qui propulse à toute vitesse sa feuille ! Vroum-vroum !

Vroum-vroum !

Franchement, ce n'est pas très compliqué de trouver de quoi sourire en ce monde.

Bon sinon, dans le genre bonnes nouvelles j'en ai d'autres à vous communiquer. L'inverseur doit être remonté aujourd'hui. Ce weekend je fais la quatrième couche d'antifouling cargo hyper-toxique-de-la-mort-qui-tue à 72 euros le gallon, et logiquement, mardi, on remet La Boiteuse à l'eau ! C'est pas un beau programme ça ?

Tadaaaaaa !

mercredi 16 décembre 2015

Prolongation

10°40.788N 61°37.257W
Carenage Bay, Trinidad

Je sais, je sais... Vous allez me dire que depuis trois mois que je suis à Trinidad, j'ai largement eu le temps de faire ce que j'avais à faire, et que je n'ai qu'à m'en prendre qu'à moi-même si La Boiteuse est toujours perchée sur son ber alors que mon visa est sur le point d'expirer. Peut-être que oui, peut-être que non... Mais, sans vouloir fuir ma part de responsabilité, j'ose affirmer que tout n'est pas de ma faute !

Le dumper, c'est le truc en caoutchouc
En effet, ce n'est pas ma faute si mon annexe est restée bloquée en douane à Port-of-Spain. Et ce n'est encore pas ma faute si l'entreprise étasunienne qui devait m'envoyer mon nouveau dumper, s'est planté sur le modèle. 


Tourteau avant
Mais bon, les choses s'arrangent. Le dumper est enfin là et mon dinghy devrait arriver aujourd'hui (ou demain), et normalement La Boiteuse devrait pouvoir retrouver son élément liquide avant le weekend. Mon visa expirant le mardi 22, c'est sans doute jouable... Mais je ne préfère pas courir le risque d'un imprévu supplémentaire. On ne sait jamais ! Si j'ai encore un souci, je vais me retrouver en délicatesse avec les autorités. Et franchement, je ne préfère pas.

Tourteau après
Donc, aujourd'hui je vais passer ma journée à demander une prolongation de mon visa. Une ou deux semaines supplémentaires, histoire d'être à l'aise et d'évacuer la pression générée par ce timing un peu serré. Tant pis, moi qui ne voulais pas passer Noël à Trinidad, je vais devoir me faire violence.

Remarquez en ce qui me concerne, que ce n'est pas tant de devoir passer les fêtes de fin d'année ici qui me déprime. Ça aurait été dans les eaux limpides de Carriacou ou de Béquia (mes prochaines étapes avant la Martinique), ça aurait été la même chose. J'aime pas Noël, c'est comme ça. 

Bague hydrolube
Cela dit, le fait de passer Noël dans un pays où les poignées de portes sont rondes... Où les gens roulent à gauche. Où on compte avec ses pouces et ses pieds et on boit des onces. Où il y a du 110 volts dans des prises plates, et où quand tu crois qu'il fait 30°, il en fait 86°. Un pays qui parle anglais avec un drôle d'accent, qui diffuse à la radio des chanson de Noël à tout bout de champ et où le sourire est une option rare... C'est sûr que cela ne va pas aider à me remonter le moral.


Mais bon ! Comme dit l'autre : Fuck Christmass and carry on !


Presse-étoupe.... Comme neuf !

lundi 7 décembre 2015

Terminé ! (Ou presque...)

10°40.788N 61°37.257W
Carenage Bay, Trinidad

Une petite virgule pour vous tenir au courant. Non, ne me remerciez pas, c'est cadeau !